2007. szeptember 2., vasárnap


À l’évidence — et peut-être sommes-nous l’exception à couteaux tirés avec la règle —, la pensée d’Aleister Crowley (1875-1947) est peu et/ou mal connue au pays de Rabelais, thélémite avant l’heure, heure du faucon fonçant en piqué sur le monde.

Celui qui devait rénover la magie dans le cadre du vingtième siècle occidental naquit à Leamington (Warwickshire) dans une famille inféodée à une secte protestante ultra-fanatique : les Frères de Plymouth; et nul doute que l’oppression de leur morbidité puritaine joua un grand rôle dans sa révolte subséquente et pour tout dire “magicke” contre le christianisme et autres instances aliénantes. Celle-ci débuta par l’exercice de la poésie et son parcours orphique fut influencé par Baudelaire (qu’il traduira en anglais), Swinburne, Shelley, Keats et le visionnaire William Blake. En 1898 parut son premier recueil : “Aceldama”, marqué par un satanisme s’apparentant à celui de l’auteur des “Fleurs du Mal”. Suivirent bientôt “The Tale of Archaïs”, “Songs of the Spirit”, “White Stains” (publié clandestinement chez Leonard Smither, éditeur entre autres d’Oscar Wilde). Ce dernier, considéré par certaines autorités comme l’œuvre la plus immonde de toute la littérature anglaise, avait été rédigé en réaction contre l’ouvrage de Krafft-Ebing : “Psychopathia Sexualis”. Crowley était en total désaccord avec ce professeur allemand qui, en bon infra-humain qui se respecte, soutenait que les déviations sexuelles étaient d’origine pathologique ou résultaient d’un “faute de mieux”. Bien au contraire, il s’agissait pour lui “d’affirmations magiques de points de vue parfaitement intelligibles” (on sent déjà pointer le concept de magie sexuelle qu’il devait plus tard étudier et mettre en pratique). C’est ce qu’il essaya de démontrer sous forme artistique au-travers des poèmes de “White Stains”, pervers merry-go-round dont les cavales oscillent au rythme de la nécrophilie ou de la bestialité.

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